HADOPI

Il est possible que, lecteur, tu penses que par ce nouvel article de blog je reviens d'outre-tombe, mais en fait, j'étais juste derrière le canapé.

Voilà ce qui me fait revenir: encore une fois, notre président pousse pour faire passer une loi liberticide dans le seul but de faire plaisir à madame et de protéger des copains, qui préfèrent blâmer les internautes que se rendre compte que l'on est au XXIe siècle. La loi HADOPI, examinée la semaine prochaine, a les truculents effets suivants:
  • des intérêts privés peuvent sortir une adresse IP de leur fondement, et exiger sans preuve ni jugement que le fournisseur d'accès qui a délivré cette adresse exclue d'internet son possesseur;
  • l'internaute ainsi condamné, sans juge, est coupable sauf s'il arrive à prouver qu'il est innocent (il continue en tous cas à payer son abonnement internet même s'il ne peut plus se connecter);
  • pour prouver son innocence, a posteriori, il faut avoir au préalable installé sur sa machine un espion gouvernemental (ce qui techniquement s'appelle un mouchard, ou un cheval de troie);
  • ce mouchard n'a aucune obligation d'interopérabilité: i.e., quelqu'un utilisant Linux, et qui ne pourra pas installer un tel dispositif orwellien, n'aura même pas la possibilité de prouver son innocence;
  • lire ceci pour continuer à rigoler.
La Quadrature du Net propose d'imiter nos amis des antipodes qui ont avec succès repoussé une loi similaire, et nous éviter ainsi un embarras mondial d'avoir enfanté cette aberration anachronique. Il s'agit de peindre le net français en noir en protestation. Il paraît que ça marche.


HADOPI - Le Net en France : black-out

Ironie mordante, l'UMP qui veut imposer cette loi au nom des artistes, pirate en même temps la musique de l'excellent groupe MGMT, utilisé sans aucune forme d'autorisation lors de meetings ou dans des vidéos de propagande. Pris sur le fait, le parti leur propose très généreusement un euro symbolique de dédomagement. Pirater c'est affreux, sauf quand on a le pouvoir.

Malgré tout cela, en France, certaines personnes arrivent encore à faire de la bonne musique, comme Emily Loizeau, Mansfield.TYA, ou encore De Rien, dont je viens à peine de découvrir le second album.