Nouvelles réjouissances génétiques

Un nouvel article dans Nature apporte une nouvelle pierre à mes articles sur la destruction par la science de l'idée de libre arbitre: en effet, un gène a été identifié comme étant la source de la répétition d'erreurs chez les gens. Ce gène développe des récepteurs dans le cerveau, qui permettent à tout un chacun d'apprendre par l'expérience. Lorsque quelqu'un possède une version mutée de ce gène, qui fabrique alors moins de récepteurs, la personne en question aura du mal - physiquement - à assimiler les leçons des erreurs passées.
Ainsi, un drogué qui retombe éternellement dans la drogue, même après s'être fait soigner, le fait peut-être non par faiblesse ou par vice, mais pas impossibilité physique de prendre en compte son passé.
Encore une occurence de plus d'un phénomène expliquant le comportement et qui serait totalement hors de portée de la simple volonté, mais uniquement lié à la génétique. La prédestination physique à la récidive.
A quand le test génétique pour les criminels? Quand l'avocat d'un meurtrier récidiviste va-t-il ressortir ces découvertes pour expliquer que les faits reprochés à son client ont été scientifiquement prouvées comme étant hors de son contrôle? Peut-être en plus ledit client est-il génétiquement incapable de ressentir de l'altruisme?
Que faire alors avec ces gens? Faudra-t-il créer une justice prenant en considération le code génétique de l'accusé, ou ignorer la science et ne considérer que tous découlent d'une même essence humaine absolue, à l'image de Dieu?
Il n'y a peut-être pas encore de voitures volantes, mais il est facile de voir que l'on vit déjà dans le futur: le monde ressemble de plus en plus à une nouvelle de Phillip K. Dick.

Florent Pagny est un assassin.

J'ai toujours redouté, alors que saison après saison la Star Academy revient toujours, sans honte, sans complexe, qu'ils ne s'attaquent à Jacques Brel. Et bien non! C'est Florent Pagny qui y a pensé le premier.
Sur France2 ce soir, il présente une émission "Florent Pagny raconte Jacques Brel", dont j'ai regardé les cinq premières minutes, par courage et sans doute un peu de folie. Bien sûr, ce soit-disant hommage, faisant mine de raconter la vie du Grand Jacques, est en réalité une opération commerciale visant à faire vendre le nouvel album de reprises de Brel qu'a vomi Pagny dans les bacs.
Des images de la vie de Brel, une voix off qui parle d'un épisode de sa vie, et à quel point cela ressemble au type formidable qu'est Pagny: on coupe alors sur l'affreux, qui, ayant du mal à faire des phrases cohérentes, réussit quand même l'exploit de se comparer sans ciller à Brel. Dans son délire mégalomaniaque, et dépourvu de toute humilité, Pagny, le regard vide, la diction lente et difficile, tente de faire ricocher un peu de la grandeur de Brel sur sa personne.
Le ton était donné dès les premières images, avec des allers et retours entre des images d'archives montrant des devantures de salles de spectacles complètes arborant le nom de Jacques Brel, et Florent Pagny, descendant au ralenti les rangées vides d'une grande salle, comme un messie de la musique daignant descendre de son piédestal pour nous parler à nous, son public aimant, de la relation très intime qui le lie au défunt chanteur.
"Des grandes chansons, celui-là, il en a quand même alignées quelques-unes", commence-t-il sans rire.
Et puis, comme c'est avant tout de la promo, l'émission oublie complètement Brel pour montrer une reprise de Pagny: une reprise insipide, une voix sans âme, sans émotion; Pagny, raide comme un piquet, détruit la chanson, en prenant bien soin, toutes les 10 secondes, de lever bien haut les sourcils (pour montrer qu'il vit vraiment la chanson).
Il y a de ces artistes qui inspirent trop le respect pour qu'ils soient sortis de leur tombe et agités devant les caméras au nom de sa propre promotion. Brel en tête. Apparemment, Pagny pense différemment. Il considère qu'il est juste de se faire de l'argent en ternissant l'oeuvre de plus grand que lui. Et s'il pense sincèrement qu'il arrive ne serait-ce qu'à la cheville de Jacques Brel, il faudrait sérieusement qu'il réécoute Jacques Brel.
Mon indifférence envers Pagny s'étant muée en mépris, je peux maintenant remettre mon casque et redécouvrir avec plaisir Comment tuer l'amant de sa femme, quand on a été comme moi élevé dans la tradition.