Grève et guigne musicale.

Fièvre constestatrice, quand tu nous tiens! Le pays entier est secoué par les grèves. La SNCF et la RATP en sont à leur seconde vague: plus précisément, ces manifestations et les gares vides qui en découlent se produisent exactement les soirs où, mélomane, je dois assister à des concerts. Le mois dernier, c'est mon ticket d'Electric Soft Parade qui m'est resté dans les mains, et demain, ce sera celui pour Interpol et Blonde Redhead.
Les grévistes seraient-ils partisans d'une conspiration anti-culturelle, et pire, anti-moi? Bien sûr, officiellement ils refusent de travailler parce qu'ils trouvent totalement injuste de travailler autant et aussi longtemps que les autres, mais il y a certainement des motifs cachés. On ne nous dit pas tout.
Et puis c'est la mode, tout le monde s'y met cette semaine. L'éducation nationale, qui demande qu'on lui laisse des moyens; les étudiants, qui ont envie de bloquer leur fac parce que ça faisait un peu trop longtemps depuis le dernier blocage; et les buralistes, qui n'ont même plus le droit de laisser les gens se tuer en fumant chez eux.
C'est toujours étrange de voir ces petits monsieurs à la télévision, présidents de l'union de machin, porte-parole de la fédération de bidule, qui au nom de leur propre bien-être économique, viennent demander aux français de venir acheter et consommer leurs cigarettes, qui tuent 65000 personnes par an. Vous pensez bien, sinon ils vont acheter leurs cigarettes en Espagne! Gouvernement, fais quelque chose, il faut qu'ils viennent noircir leurs poumons chez nous, entre bons Français!
Les pauvres n'ont pas l'air convaincu par leur propres discours.
Une brève recherche sur Google indique qu'il y a en France 31 057 buralistes. Deux morts par point de vente par an, continuez les gars! La bonne nouvelle? Beaucoup de buralistes ferment: cela veut dire que statistiquement le rendement en cancéreux de chacun de ces sympathiques marchands va exploser!

En conclusion, je m'en remets à mes conclusions.