Un bref compte-rendu des choses.

Beaucoup de choses se passent un peu partout. Il était temps que je me penche sur la question.

Premièrement, toute personne utilisant un ordinateur a déjà entendu un ami, ou à défaut, un installateur, ou un plombier, lui crier "Malheureux! Fais des sauvegardes!". Comme toute personne qui se respecte, à ces occasions je ricanais béatement. Et puis dimanche soir, alors que je voulais démarrer naïvement ma machine, cette dernière a émis un émouvant "CLINK CLINK CLINK" avant de précisément ne rien faire. Un joli disque dur de quelques mois et surtout de 320 Go. Adieu, veaux, vaches, cochons, musique et flims, et accessoirement des photos et des mails, et des tas de choses dont j'ai oublié depuis longtemps l'existence mais qui sommeillaient quelque part, car elles étaient primordiales. Et évidemment, ce n'était pas le disque dur avec Windows, celui qui prend la poussière et qui ne reste là que symboliquement; non, c'était le principal, avec Linux, ma configuration, et tous ces petits détails chaleureux qui me faisaient me sentir chez moi.
C'est aussi pourquoi les Mensonges Photographiques ne sont plus là. Ils ont disparu.

Je soupçonne le terrorisme international. A quand notre Jack Bauer français?

En ces temps de tensions, d'échéances et d'incertitudes, la lecture du Canard enchaîné apporte son lot hebdomadaire de délices, chargés des péripéties de notre merveilleuse classe politique. Il faut cependant rendre cet hommage à nos candidats qu'ils se débrouillent très bien même sans le Canard pour distraire la France en ces jours de torpeur hivernale.

D'un côté, Sarkozy dans son discours cite tout le monde, tant qu'à faire, de Blum à Jeanne d'Arc en passant par Jaurès mais en oubliant, on ne sait pourquoi, David Hasselhoff. Il découvre que l'humanité est une force et non une faiblesse, et tous les médias, écrasant leur larme, font l'hommage vibrant de l'homme rené.
De l'autre côté, Royal néologise sur la grande Muraille de Chine déguisée en bibendum Michelin et fait de ses splendides trouvailles linguistiques le coeur même de sa campagne (elle est maintenant passée à la France respirante). Comme elle veut faire campagne pour le PS, mais sans le PS, elle n'implique personne parmi ses copains ou ses moins copains, et casse systématiquement tout ce que son François dit sur la place publique. Mais quand c'est Montebourg qui plaisante à ce sujet, ça ne va plus. Au piquet un mois, le Montebourg. La maîtresse n'est pas contente, mais elle est juste.
A ce propos, Royal a dit qu'en faisant faire des lignes à copier à son porte-parole, elle faisait régner l'Ordre Juste; je croyais naïvement que cela sous-entendait quelque part une notion d'ordre et d'harmonie sociale, un pacte social renouvelé autour de la Justice et de la solidarité; mais apparemment l'Ordre Juste c'est donner des punitions quand on fait pleurer François. Quand c'est Frêche qui traite les harkis de sous-hommes ou dénonce la sur-représentation de noirs en foot, on laisse couler.

Heureusement pour nous rassurer, il y a nos amis américains, qui ont beaucoup plus de divertissement avec leur classe politique, bien que souvent moins drôle (sauf à faire un tour sur le plateau de l'excellent John Stewart). Condoleeza Rice a fait une grande tournée au Moyen-Orient, soutenant à tout le monde qu'elle n'avait aucun plan, aucune annonce, qu'elle était là pour écouter; ce qui en dit long sur sa notion de la politique extérieure et la quantité d'idées nouvelles qui affluent à Washington. Bush poursuit sa stratégie tout en répétant partout que c'est une toute nouvelle stratégie puisqu'il a permuté quelques personnes à des postes clés; contre lui, les fraîchement élus démocrates accusent le gouvernement d'avoir précipité l'Amérique dans cette guerre en Irak qu'ils ont eux-mêmes majoritairement votée. Et pendant ce temps, la machine à broyer les libertés individuelles au nom de la lutte contre le terrorisme continue tranquillement son oeuvre.

En bruit de fond, quasi inaperçus, 94 irakiens sont morts chaque jour de violences l'année dernière.
Contrairement à Lionel Jospin qui lui passe tout à fait inaperçu.