On est au XXIe siècle, les gars.

Alors que l'on croit naïvement évoluer dans un monde moderne et rationnel, il y a de ces histoires qui rappellent que l'on est toujours à deux pas du Moyen-Age.

Au Brésil, une petite fille de 9 ans, violée depuis l'âge de 6 ans par son beau-père, s'est fait avorter en catastrophe alors que sa vie était en jeu. Voilà une histoire qui révolte l'Eglise Catholique. Pas le viol, pas la pédophilie, non, c'est l'avortement qui seul est scandaleux. Hop, on ressort l'arme anachronique mais symbolique: on excommunie la mère, et les médecins. On épargne miséricordieusement ce châtiment divin à la petite fille, par égard à son bas âge. Le violeur pédophile, lui, reste dans les bonnes grâces de l'Eglise, sans même un blâme, un mauvais point. Apparemment, Dieu pardonne beaucoup plus facilement à ceux qui violent les petites filles qu'à ceux qui essaient de les sauver.
Ces excommunications ne sont pas le fait d'un unique évêque réactionnaire, car il a eu le soutien du Vatican. Cette politique a au moins le mérite d'être cohérente, si l'on se rappelle tous les scandales de pédophilie avec le clergé catholique aux Etats-Unis, soigneusement étouffés sous un confortable matelas d'argent, et qui n'avaient pas été non plus occasion à excommunier les coupables.

La justification de ces excommunications sélectives? L'avortement (légal) est plus grave que le viol et la pédophilie car "La loi de Dieu est au-dessus de la loi des hommes"! Chez d'autres, ce concept s'appelle la chariah. En tous cas, c'est la justification suprême de l'obscurantisme.
Et qui dit ce qu'est la loi de Dieu? Il est vrai qu'assez étrangement les dix commandements ne parlent ni de viol, ni de pédophilie, ni de torture, ni même, pour ratisser large, de cannibalisme. Il n'est pas très contraignant, Dieu. Heureusement, il y a le pape, qui est la voix de Dieu sur Terre. Depuis 1870, il est même infaillible! Comme quand il ré-instaure des évêques négationistes. Et à travers le cardinal Giovanni Battista Re, Benoît (donc Dieu) approuve.

J'ai d'ailleurs cherché longtemps sur le site de l'Eglise de France une condamnation de cette décision moyen-âgeuse, mais je n'ai même pas trouvé une seule mention. Qui ne dit mot consent (ironie bonus dans le lien), surtout quand le chef est le même. Par contre, il y a une rubrique: "A toi la Parole ! Viens imaginer l'Eglise de demain". Moi j'ai des idées, si ça intéresse. Une d'elles, par exemple, c'est: "L'Eglise de demain condamnera les violeurs pédophiles, et non les médecins qui essaient de sauver la vie de leurs victimes".

Apparemment c'est quelque chose qu'en 2009, il faut encore préciser.