Un peu de littérature que diable III

Allez, on continue.


11. Fahrenheit 451
, Ray Bradbury
J'en ai toujours voulu à Ray Bradbury, sans savoir pourquoi. Peut-être parce que dans ma jeunesse les profs de français me disaient de ne pas lire de la science-fiction, ou à l'extrême rigueur Orwell ou Bradbury. Ayant surmonté mon aversion pour le premier, je me suis tourné vers le second. Bien sûr, tout le monde connaît ou doit connaître cette histoire du pompier dont le métier est de brûler les livres. Je ne vais pas en rajouter plus, si ce n'est que malheureusement Fahrenheit 451 n'est pas aussi incisif que 1984: ce livre reste plus une fable, un pamphlet, quand 1984 est une analyse crue et prophétique de la société moderne, l'équivalent littéraire du coup de boule dans les parties. Mais décidément, les dystopies, c'est mon dada.



12. The Ophiuchi hotline
, John Varley.
Voilà un court roman de science-fiction qui a le mérite d'être court. Dans le futur, un flux d'informations scientifique venant d'on ne sait où nous tombe dessus, permettant à l'humanité de progresser très vite. Il se passe des choses, et des gens veulent savoir exactement d'où vient tout ça. Pas terrible, à part pour la description des formes de vie dans l'atmosphère de Jupiter, qui est plutôt chouette.





13. Slaughter-House Five
, Kurt Vonnegut.
Voilà un classique de la littérature moderne anglo-saxone qui fait appel à une variante du voyage dans le temps, en oscillant entre plusieurs époques, dont la seconde guerre mondiale, et plus précisément le bombardement de Dresde. Le livre reste plaisant, parfois léger, parfois grave, changeant toujours d'époque mais gardant une certaine acidité un peu désabusée façon Catch-22.





14. L'assomoir, Emile Zola.
Tournant le dos à une vie de refus de lire Zola, je cède à la bien-aimée et me plonge dans l'Assommoir. C'est la claque. Dès les premiers paragraphes, tout le décor de la fin du XIXe se redresse, et étale ses injustices, ses fautes, ses médiocrités. Tous les personnages se traînent dans une pauvreté noire, autant à cause de la société et des difficultés économiques que par leur propre complaisance à rester si près de la fange qu'ils finissent par y retomber inévitablement.
L'écriture est sans faille. Faussement neutre, sans un mot de trop, débordant de mouvement, révélant juste assez pour laisser deviner le reste. Zola est implacable, sans pitié pour ses personnages cassés par nature et qui se font broyer par le siècle. L'hostilité de ses contemporains est compréhensible: le malaise, le dégoût sont toujours aussi palpables malgré une sécurité de près de 150 ans de distance. Où est le Zola d'aujourd'hui? Qui pour dénoncer de manière si précise, impitoyable, et crue les injustices du monde moderne? Voudrions-nous l'écouter?


15. Collected Stories Vol1
, Richard Matheson.
Matheson est des auteurs-clé du fantastique et de la science-fiction du milieu du siècle dernier. Pour mémoire, il a écrit Je suis une légende, qu'il faut lire et non regarder en flim. Il a aussi écrit la nouvelle (non lue par mes soins) dont Spielberg a tiré son atemporel Duel.
Ce livre est un recueuil de nouvelles diverses, et force est de constater que décidément, la science-fiction des années 50 vieillit mal. Les seules choses intéressantes sont plutôt du côté du fantastique, comme l'histoire où un auteur aigri de ne pouvoir rien écrire communique sa rage à sa maison qui en retour le détruit implacablement, à chaque instant.
Mais de façon générale, rien de bien folichon.

  1. gravatar

    # by RPM - 19 mars 2009 à 14:23:00 UTC+1

    Farenheit 451: Un livre avec un message parfois trop compliqué pour certains profs d'anglais, certainement seuls, et vivant chez leurs parents.

    très bon bouquin en tout cas. Guy Montag "just a guy like everybody, but his name means Monday in German, which may be interpreted as a renewal. Basically, he is a "NEW GUY."

    zob-bob