Debout sur le zinc

Vendredi dernier, grâce à la charité d'une âme juste et bonne, qui m'a légué sa roue avant de vélo, j'ai pu, mon billet à la main, pédaler jusqu'au concert de Debout sur le Zinc.
Tu ne connais peut-être pas ce groupe. C'est franchouillard, dans la lignée des Têtes Raides ou de La Tordue, avec de l'accordéon, de la trompette, de la contrebasse, et ce genre de choses bien de chez nous. Moi-même ne connaissais qu'un seul de leur albums, Des Singes et des Moutons, qui flattait assez mon oreille pour me décider d'assister à leur concert.
En première partie, débarque un freluquet du nom de Renan Luce (un breton, avec un nom pareil) et qui est monté pendant cette heure dans mon estime du statut d'inconnu à jeune homme talentueux. Particulièrement pour la toute dernière chanson post-rappel, où, seul à la guitare sèche, il a chanté la complainte d'un ex-mafieux qui a tout balancé et qui vit sous le programme de protection des témoins du FBI. Bien que ne reniant pas tabasser des gens ou les brûler vifs, le personnage n'est pas de marbre et tout son curieux pathos ressort dans le refrain quand Renan Luce lance un lancinant (répéter vite ces derniers mots): "Repentiiii/ J'ai trahiiiiii".
Bref. Débarque maintenant Debout sur le Zinc. Force est de constater que c'est ce que nous les initiés au jargon musical appelons un supergroup, avec:

  • Jean Dujardin/Paco, le frère de Tuco dans Le Bon, la Brute et le Truand: guitare et chant
  • Etienne Oudot, ancien camarade de classe maintenant pompier-pâtissier à Arbois: chant, violon, trompette
  • Daniel Prévost: accordéon
  • Hans Grüber de Piège de Cristal: batterie, claquettes
  • Bénabar: banjo, mandolline
  • Un clochard, avec rides, cernes, chemise ouverte et cheveux hirsutes: contrebasse, basse, et chouchou du public
  • Denis Podalydès: chant, clarinette
Avec tout cela, et malgré un public qui parfois méprenait la salle de concert avec son salon privé, Debout sur le Zinc a enchaîné les chansons joyeuses et légères, si bien qu'à la fin les gens du fond ont oublié de parler entre eux pour chanter et frapper des mains comme tout le monde.

Qu'en ressort-il de ce concert? Que la chanson française autrefois moribonde (parce que le choix entre Telephone et Indochine, merci) a décidément la patate, que le public a envie de voir ces groupes, et que les 30min de vélo au retour sont beaucoup plus longues au retour qu'à l'aller.

Prochaine étape: Emily Loizeau, le 16 décembre.

  1. gravatar

    # by Votre Dévouée - 9 décembre 2006 à 12:15:00 UTC+1

    T'as pas le droit d'aller voir Emily Loizeau sans moi. Là, l'injustice me fouette le visage.
    A la fin de "I'm Alive", quand elle chante a capella, moi ça me bouleverse. Oui, un peu comme "Plus belle la vie".