Attack of the 50 ft Woman


Dieu m'a permis de vivre assez longtemps pour pouvoir visionner ce grand classique des films B de science-fiction des années 50, "Attack of the 50 foot Woman", ce qui -- si mon anglais ne me trahit pas -- pourrait être traduit par "Attaque des 50 footballeuses".

L'intrigue est diabolique, et mélange astucieusement le drame d'une femme délaissée par son mari infidèle et la science-fiction la plus à la pointe de la technologie. Comme le dira un vieux professeur au fort accent allemand (comme tous les vieux professeurs qui se respectent depuis von Helsing): "c'est une affaire étrange, certes, mais loin d'être unique, dans ce monde supersonique dans lequel nous vivons."

Cette femme, riche à millions, possède le plus gros diamant du monde, et pourtant vit dans un village perdu entre les bourrelets de l'Amérique, où, à part sa villa, il n'y a qu'un hôtel, un bar, et le poste du shériff. Un soir, conduisant nonchalemment vers chez elle, elle aperçoit une énorme boule blanche sur la route (un "satellite"!), ce qui la fait freiner et, à l'arrêt, pousser longuement de stridents cris d'horreur. Ensuite, une énorme main en carton-pâte, manifestement extra-terrestre, cherche à s'emparer de son diamant, mais héroïque, elle s'enfuit prévenir le shériff.

Je passerai sur le caractère odieux de son mari qui la trompe et veut la tuer pour son argent, et plus tard la laisse prisonnière de la main en carton-pâte. Toujours est-il qu'elle s'en échappe, et à cause des "signes évidents de radiation" commence à grandir.

Pendant ce temps, le shériff enquête. Lors d'une longue scène qui restera dans les mémoires, il réussit -- grâce à l'aide de son faire-valoir d'assistant -- à gravir un muret d'un mètre de haut, pour en redescendre aussitôt par une échelle. C'est alors qu'il voit d'énormes empreintes de pas dans le jardin.


S'ensuit une expédition qui nous amène au "satellite" et au géant qu'il renferme. Il est chauve, est habillé dans un style grandiose mais vaguement moyen-âgeux: c'est clairement un extra-terrestre. On peut d'ailleurs déduire de ce passage que les vaches existent aussi dans l'espace, comme le prouve l'inscription dans le dos du gros type en question.

Que fait-on alors, de ce géant -- car oui, il est géant -- de l'espace, dont la bienveillance est prouvée par l'attention qu'il a pris à ramener chez elle la femme au diamant quand son exécrable mari l'avait laissé en plein désert? On lui balance une grenade en pleine gueule, évidemment.

Le gros affreux parti, le shériff peut revenir en ville où c'est la femme qui pose problème. Non contente de mesurer dorénavant 50 pieds, ce qui fait un tas de pieds, elle a subi d'autres transformations: les radiations ont apparemment eu pour effet secondaires de la rendre blonde, d'agrandir également ses vêtements aux endroits approuvés par la censure. Elle casse le bar et l'hôtel, attrape son mari à la King Kong, tue sa maîtresse, et s'électrocute deux pas plus loin sur une ligne haute tension.

Comme dans une tragédie grecque, tout le monde est mort à la fin, sauf le professeur à l'accent allemand et le shériff, et puis le géant de l'espace est repoussé. Quelle belle leçon.