Sachons raison garder

Tu auras reconnu le titre de ce présent article comme une expression exclusivement utilisée par des politiques, un peu comme "Je me félicite que <évènement totalement indépendant de la personne faisant la déclaration>". Cependant ce soir je la récupérerai comme Chirac a récupéré les voix de la gauche en 2002, pour décrire l'attitude à garder lorsque l'on est face à un être vil.
Car ce matin même, alors que je sifflotais, pataugeant dans les flaques de l'insouciance, en me dirigeant vers mon vélocipède, force a été de constater une fois face au susmentionné que celui-ci n'irait pas loin, ou alors dans une gerbe d'étincelles. Un coquin, un malfrat, un pouilleux, profitant de l'obscurité de la nuit pour cacher son indignité, a en effet dérobé ma roue avant, sans doute pour compléter le cadre et la roue arrière prélevé sur le vélo jouxtant le mien.
Quelle attitude prendre face à ce genre de larcin? Griffer jusqu'au sang le visage du premier enfant croisé? Brûler au briquet les oreilles d'un chat maintenu au sol par ma semelle? Non. Il faut savoir raison garder.
Malheureusement, la présence du gardien sur les lieux du crime m'a empêché de prélever moi-même une autre roue avant d'un autre vélo, dans une sorte de jeu des chaises musicales, mais sans musique et avec des roues avant de vélos.
Quel monde palpitant où le voisin se sert parmi les pièces de vélo non solidement attachées pour se constituer un petit vélo d'occasion personnel! J'espère qu'il est heureux, les cheveux au vent, pédalant à toute vitesse sur la route de la honte et de la médiocrité.