Réflexions postales.
in Mensonges de la vie quotidienne, Mensonges scientifiques on lundi 21 décembre 2009
Morano et rhétorique.
in Mensonges politiques on mercredi 16 décembre 2009
- J'ai vu M. Grobeuge voler une pomme
- M. Grobeuge a une moustache.
- Tous les moustachus sont des voleurs.
Estrosi gagne un point Godwin.
in Mensonges politiques on mercredi 9 décembre 2009
L'heureux élu se trouve alors l'heureux possesseur d'un point.
- Il est erroné de considérer que ce débat n'existe qu'à des fins électoraliste pour rameuter sous la houlette UMP les anciens FN, car au contraire c'est un débat anti-nationaliste,
- A la vérité ceux qui sont contre ce débat auraient aidé les nazis en une autre époque,
- Sarkozy est peut-être en train de désamorcer à l'avance la Troisième Guerre mondiale.
Le marathon de l'UMP.
in Mensonges politiques on vendredi 13 novembre 2009
- Hadopi2 est voté, la Culture Française est sauvée! Mais ce n'est pas fini, le Ministère de la Culture travaille sur des dispositions pour favoriser positivement le téléchargement légal. Parce qu'Hadopi, c'est de la pédagogie, paraît-il, avec des amendes de 1500€ et des peines de prison pédagogiques. C'est les 30% de faux positifs garantis qui vont en apprendre des choses. Malheureusement, le budget de l'année prochaine ne prévoit que 5,3 millions d'euros pour l'Hadopi, alors que les transformations massives des réseaux impliqués par la loi auraient demandé 100millions du contribuable. Qu'à cela ne tienne, il faut penser au téléchargement légal, à promouvoir absolument. C'est le Luxembourg qui va être content, parce que c'est là que sont établies les plateformes légales pour des raisons fiscales, malgré les adresses finissant en 'fr'. Mais l'UMP a l'esprit européen.
- Le ministre de la Culture pris dans la tourmente médiatique! On l'accuse d'être un touriste sexuel, lui explique qu'on lui en veut pour son homosexualité, que tout ce qu'il a fait c'est aller aux prostitués quadragénaires alors qu'il faisait du tourisme en Thaïlande. C'est différent. Télécharger une chanson de son groupe préféré que l'on va aller voir en concert, c'est punissable par la loi et condamnable moralement. Profiter de la misère des pays pauvres pour en soutirer des faveurs sexuelles, une erreur sans doute, un crime non, une faute même pas.
- Hortefeux est filmé en train de faire une blague raciste. On a le droit de faire des blagues racistes. C'est drôle, quand on a bien convenu entre nous que c'est du second degré. Quand on est ministre de l'intérieur et qu'on se félicite régulièrement du nombre exponentiel d'expulsions d'étrangers, le second degré est largement moins évident que si c'était disons Stéphane Guillon qui avait fait la blague, et ça met l'homme en perspective. Alors, la machine à communication du gouvernement s'emballe, avec l'appui précieux du crétinissime Frédéric Lefebvre, et plusieurs explications bancales se suivent: Hortefeux ne parlait pas des arabes, mais de 'clichés', puis après on a dit que ce n'était pas les clichés, mais les 'auvergnats'. On a vite trouvé le véritable coupable, le responsable ultime de la confusion: Internet. Tout le monde monte au créneau: quoi, Internet n'est pas censurable! Une information, un film tourné en public pendant une manifestation officielle de l'UMP peut se retrouver à disposition de tous, sans possibilité de couper le robinet! Quel scandale honteux! vivement Hadopi, que l'on puisse déconnecter au moins les plus gênants. Le discours est alors unanime, de Lefebvre à Copé en passant bien sûr par Hortefeux: il faut pouvoir contrôler Internet, le censurer, frapper d'un sceau d'approbation gouvernemental tout ce qui y circule. Un espace de liberté et d'échanges, non bridé par la censure, est une menace à la démocratie et à la politique. Chacun apporte sa petite pierre à un discours charmant d'anachronisme et d'autoritarisme.
- Internet, encore lui! Alors qu'on allait tranquillement refiler une bonne planque au fiston, voilà donc que les citoyens lambda ont fait mousser l'ascension étrangement rapide de Jean Sarkozy, au point que les médias nationaux se sont sentis obligés de ressortir eux aussi l'affaire. Comme si quand on a 23 ans et un diplôme Bac+0 on ne pouvait pas gérer le plus grand quartier d'affaire d'Europe! Quel espoir, pour les jeunes des banlieues, de voir que sans faire d'études, sans qualifications, sans avoir travaillé, on peut se retrouver comme ça, à la tête d'une machine aussi énorme. L'ascenseur social, en plein essor. Jeannot, pour l'occasion, avait coupé ses cheveux et avait mis des lunettes, pour faire moins tête à claques, mais, malheureusement, il donnait plutôt l'impression d'avoir 12 ans. Tout l'UMP, tout le gouvernement, comme un seul homme, se dresse pour sauver le dauphin: on le compare aux généraux de la Révolution, très jeunes, et c'est vrai que ce n'est pas de la faute de Jean si au lieu de remporter des batailles et de retourner l'Histoire il est juste le fils de son père. Ce dernier, sans pouffer, le jour même, fait un discours aux directeurs des lycées pour leur expliquer que seule la méritocratie compte depuis la Révolution, que le temps des privilèges est révolu. Je crois que c'est Luc Chatel qui a dénoncé le mauvais procès de 'sale nom', et a fait le parallèle avec la discrimination raciale. Je ne vais pas faire la liste complète de toutes les choses tout aussi indignes et honteuses qui ont été vomies dans les médias, ce serait trop long. Enfin, le sourire de mépris total toujours au coin de la bouche, Jean, sermonné par papa, a fini par reculer face à la colère des français, se contentant, comme un misérable, de n'être *que* administrateur de l'EPAD. Evidemment, en bonne tradition de l'UMP, face à l'indignation, Jean se pose en victime: s'il ne s'appelait pas Sarkozy, il aurait été pour lui beaucoup plus facile d'être président de l'EPAD.
- Le dimanche suivant, David Douillet est élu député. C'est vrai que lorsque l'on pense à la rédaction et la réflexion sur le droit, aux évolutions juridiques à apporter, à la complexité de la loi, la première chose que l'on se dit, c'est: il faut absolument qu'un sportif de haut niveau s'en occupe, le genre qui n'a fait pas d'études pour gagner des médailles en renversant des gens sur un tapis. Et quelqu'un de moderne avec cela: dans ses autobiographies, il explique qu'il trouve anormal et contre nature que les femmes travaillent, et qu'il est normal, par contre, d'être misogyne, sauf pour les 'tapettes', bien entendu. C'est des gens comme cela qu'il nous faut pour écrire la loi, pour donner un cadre sain à la société.
- Après, un petit détail qui a fait somme toute peu de bruit, la révélation du coût de l'installation temporaire d'une douche grand luxe pour Sarkozy, au Grand Palais, à 100m de l'Elysée, pour une réunion de quelques heures: plus de 245 000€. De quoi faire rêver les smicards. C'est l'infatigable député Dosière, un des cinq députés à être transparent sur la gestion de ses dépenses professionnelles, qui révèle la chose. A l'UMP, on lui prête à cette occasion une 'malhonnêteté intellectuelle' ainsi qu'un 'antiparlementarisme primaire'. Non, moi non plus, je ne comprends pas.
- Ensuite, il y a eu un petit creux, et Hortefeux s'est senti obligé de le combler en parlant d'instaurer un couvre-feu pour les mineurs. Bien sûr, un policier peut déjà ramener chez lui un mineur le soir, mais il fallait bien lancer une petite polémique gratuite et crétine pour rassembler l'électorat de droite qui commence malgré tout à s'y perdre.
- Pour continuer dans la voie, et pour faire oublier que la France a expulsé des afghans pour les ramener dans un pays en guerre qu'ils avaient fui (et où la France a même des opérations militaires qui essuie des pertes) où les attentats, assassinats et rapts sont monnaie courante, Eric Besson a alors lancé le grand débat sur l'Identité Nationale. Qu'est-ce que l'identité nationale? Ces deux jolis mots, popularisés par Le Pen dans les années 80, ont l'avantage de ne rien vouloir dire de particulier. Ou plutôt tout: à entendre Lefebvre et les ministres, tout ce qui peut arranger la droite fait partie de l'identité nationale. S'agit-il de définir l'essence éternelle de la nation, ce qui fait qu'un français est dans l'absolu une créature distincte fondamentalement d'un allemand ou d'un anglais? Faut-il définir plutôt ce qui n'est pas français pour en déduire ce qu'est être français? S'agit-il de la culture, de l'organisation politique et sociale? Et quand bien même, qu'y a-t-il à débattre? On nous enjoint à faire un grand débat, mais il n'y a surtout ni cadre défini ni enjeux. Ca fait des belles unes de journaux, les journalistes ne parlent que de ça et oublient de rappeler des choses comme la situation économique et sociale, l'envolée des dépenses, les déficits et ce genre de choses désagréables. Il me tarde d'avoir les résultats du débat, pour savoir comment je dois changer pour accorder mon état de français à ce qu'aura défini le gouvernement. Mais ça fait plaisir à l'aile droite-droite du parti, qui a sans doute déjà eu chaud au coeur de voir de Villiers incorporé à la belle machine UMP. Il faut bien aller râcler la fange de l'extrème-droite, si ça peut aider pour les régionales.
- C'est une tellement jolie opération, que les voix discordantes sont désagréables. Eric Raoult, député-maire UMP, trouve que les lauréats du prix Goncourt devraient avoir un 'devoir de réserve' concernant la personne du président. C'est le spectre du contrôle de l'information et des gens, déjà vu plus tôt avec Internet, mais aussi avec l'idée aberrante d'installer de plus en plus de caméras dans les villes (Hortefeux devrait aller voir en Angleterre la coûteuse inefficacité du dispositif, outre les aspects de vie privée); cette fois-ci, ce sont les écrivains qui sont visés. Le Ministre de la Culture, lui-même écrivain, va voler au secours des artistes et de leur liberté d'expression. Ah non, pardon, je l'ai confondu avec un homme de principes. Il a juste dit qu'il ne voulait pas intervenir. Beau défenseur des lettres!
- Enfin, c'est tout neuf aussi, le débat sur l'homoparentalité fait ressortir la droite sur ses grands chevaux moralisateurs. Les parents, avant d'être des gens qui aiment leurs enfants, doivent surtout posséder des parties génitales différentes: sans cela, apparemment, la jeunesse perd tous ses repères, et va droit à l'égoût. Pour Xavier Bertrand, avoir un père et une mère, c'est un droit de l'enfant. Désolé, petit Paul, tu vas devoir rester seul à l'orphelinat, parce que le couple qui voulait t'accueillir et t'aimer a la particularité physique d'être du même sexe. Mieux vaut pas de parent, que deux qui se ressemblent trop. Mieux vaut pas d'amour, que de l'amour de gens qui ne correspondant pas au schéma propre à notre identité nationale. Tu nous remercieras plus tard.
Des gens raisonnables.
in Mensonges politiques on vendredi 11 septembre 2009
Un peu de littérature que diable VI.
in Mensonges littéraires on samedi 29 août 2009
Nos maitres Google.
in Mensonges de la vie quotidienne, mensonges technologiques on mercredi 24 juin 2009
Les poids lourds d'Internet s'appelaient AOL et Microsoft. La télévision regorgeaient de publicité pour Lycos ou Yahoo. Les blogs n'existaient pas, mais les pages personnelles Geocities, avec leurs couleurs vives et leurs gifs animés ringards, débordaient de tout leur mauvais goût sur les nouvelles voies de l'information. Les sites étaient conçus par des pionniers qui n'avaient aucun sens de l'esthétique et qui codaient comme des chaussettes. Internet, à cette époque, était gras, surchargé, aggressif, brouillon.
Et puis une des innombrables nouvelles entreprises est venue dans ce fouillis, avec comme interface principale une page blanche, avec un unique champ de recherche au milieu. Net, dépouillé. Au-dessus, un nom tout rond qui ressemble à un mot d'enfant. Google était sobre et faisait des recherches pertinentes. Les gens ont commencé à l'utiliser.
Maintenant, ce sont nos maîtres. "Google" est devenu un verbe en américain. Petit à petit, service par service, ils ont rongé les marchés des concurrents, avec toujours la même efficacité, et la même sobriété. Ils détiennent probablement plus d'informations personnelles que la plupart des gouvernements. A intégrer tous leurs services, ils peuvent reconstituer des vies entières. Ils hébergent au même endroit courriels, flux rss, documents, blogs, historiques de recherche, etc, jusqu'à la position des personnes par GPS. Ils peuvent savoir ce que disent les gens, ce qui les intéresse, ce qu'ils cherchent, ce qu'ils veulent, ce qu'ils pensent, où ils sont.
Pourtant, contrairement à Microsoft, qui s'est répandu par la force, et Apple, qui a trouvé sa niche par une alliance originale d'innovation, de marketing et de fermeture totale de ses produits, Google a par comparaison toujours joué l'ouverture et la clarté, avec toujours plus de services gratuits et réutilisables à loisir. Alors, naturellement, ils se répandent toujours plus dans tous les recoins d'Internet, en inventant de nouveaux quand le besoin se fait sentir. On fait confiance à Google, nos bienveillants dictateurs, là où pour toute autre entreprise ou gouvernement, on aurait crié au scandale.
Aussi, pour compléter mon statut d'homme googlifié, j'ai troqué mon téléphone pour un splendide HTC Magic incorporant la plateforme Android. Android, c'est du Linux, avec tout plein de Google scotché dessus. Le résultat est un petit ordinateur portable, tacticle, qui tient dans la main, constamment connecté à Internet, et qui accessoirement permet d'émettre et de recevoir des appels. C'est une fenêtre qui donne spécialement le regard sur tout l'univers Google, mais aussi sur le reste. Google Mail/Talk/Reader/Maps/Agenda/Docs/Blogger/Picasa toujours sous le pouce. L'appareil photo se tranforme en lecteur de code barre pour chercher si un produit n'est pas moins cher sur internet. Le GPS lié à Google Maps et Street View fait que se perdre quelque part relève de la mauvaise volonté. Le téléphone, vu directement comme une clé USB sous Linux. Des bureaux virtuels sur le téléphone. La connectivité Wi-Fi à toutes les box SFR et Free (et appels vers les fixes en France illimités en profitant du serveur SIP de Free, d'ailleurs). Un client SSH pour me connecter à mon serveur, un client pour vérifier ce que fait mon serveur rtorrent, ou pour donner un fichier nzb à manger à Sabnzb+. Une application pour changer automatiquement la sonnerie, par exemple, suivant la zone géographique où l'on se trouve. La télé sur le téléphone pour regarder le Tour de France même aux toilettes. Un répertoire d'applications qui ne cesse d'agrandir, et même, joie suprême, la possibilité d'écrire ses propres scripts Python pour contrôler le téléphone.
Hadopi, suite et espérons fin.
in Mensonges politiques on mercredi 10 juin 2009
Hadopi n'aura donc pour seul pouvoir et utilité que d'envoyer des mails.
Sachant qu'elle a promis 1000 déconnexions par jour, les juges, qui s'ennuient, vont applaudir l'idée. Surtout que dès le premier procès tout avocat digne de ce nom n'aura qu'à soulever que l'adresse IP est falsifiable, et après tout le monde pourra rentrer chez soi.
En attendant un gouvernement qui saura enfin pondre une loi qui fait entrer l'accès à la culture dans le XXIe siècle, au lieu d'essayer péniblement de faire durer les habitudes révolues du XXe, chacun peut déjà ajouter un filtre envoyer directement tout mail reçu de *@hadopi.fr à la poubelle.
Europe.
in Mensonges politiques on lundi 8 juin 2009
La première chose, c'est que l'UMP a gagné. Certes, pas aussi chichement que les droites des pays alentours, qui taquinaient plus volontiers le 40% que le 28%, mais c'est un succès tout de même. Je ne me hasarderai pas à une analyse, car honnêtement je ne sais pas trop. Le processus est toujours le même: on gère l'hôpital/l'université/la justice/l'audiovisuel/la culture comme une entreprise comme les autres, en nommant un copain de Sarko à sa tête, et on fait tout un tas d'annonces éphémères qui font bien au JT de 20h et que tout le monde oublie vite (le télétravail quand on est malade, les fouilles systématiques à l'entrée des lycées, pour les derniers spasmes absurdes), ou alors on fait des lois creuses et innaplicables pour pouvoir dire qu'on les a faites. Ca marche. Au XXIe siècle, l'espace politique est l'espace médiatique.
Le succès de l'UMP révèle d'ailleurs toute la grossièreté de Brice Hortefeux, qui se retrouve 'malgré lui' élu, alors qu'il ne pensait faire que de la figuration. La démocratie apparemment est un jeu, et être élu, c'est-à-dire se voir remettre par le peuple un mandat à exécuter en son nom, est un beau désagrément, car il faudrait alors quitter la cour du président. Ce qu'ils doivent être contents, ses électeurs, qui se voient méprisés au point que c'est Sarkozy qui va décider si oui ou non l'homme qu'ils ont élu en tant que député européen va les représenter ainsi qu'ils l'ont voulu par les urnes!
Allez, passons pour cette fois parce que Sarkozy a eu un trait d'humour ce weekend, dans sa conférence de presse avec Obama. Quand on demande à ce dernier pourquoi il ne passe pas beaucoup de temps en France, Sarkozy s'énerve dans son ton habituel de vous-la-presse-vous-êtes-vraiment-trop-crétins et, le sourcil relevé d'indignation, demande au journaliste s'il croit qu'ils n'ont que ça à faire, de poser pour les photographes alors qu'il y a du travail. Sarkozy, M. Bling-Bling, l'homme de Voici et de Gala, celui qui a fait du politique un people, qui rechigne à se faire prendre en photo à côté d'Obama, qui jusque-là lui avait systématiquement refusé ses demandes d'entretiens devant les caméras? C'était sans doute la prescience du score du PS le lendemain qui le mettait d'humeur joueuse.
Mais l'important est ailleurs.
Bayrou, qui samedi avait les noms des sondeurs qui ourdissaient sa perte à coup de manipulation médiatique, a oublié de les donner hier soir. A force de trop penser à la présidentielle, on rate des marches.
Le PS s'est comme d'habitude ridiculisé à nouveau, comme à virtuellement toutes les élections depuis Jospin, mis à part une régionale par ci, ou une municipale par là, et est passé à 0,2% de devenir le deuxième parti de gauche en France. A écouter Aubry, ou Hammon, c'était prévisible, ils dressent eux-mêmes un tableau tellement noir du PS qu'ils auraient dû, par humanité, prévenir avant dimanche les français d'éviter surtout de voter pour eux. Le problème, c'est qu'ils ont les mêmes phrases depuis le 21 avril 2002, et que c'est long, tout de même. Bien sûr, Royal, qui avait senti venir le grain, s'est bien gardée de montrer sa tête dimanche soir, et prépare sans doute son retour triomphal au sein de l'appareil du PS, sans se douter un seul instant que tout le monde se contrefout éperdument du savoir si les nullos à la tête du PS s'appellent Aubry, Royal, Hollande, ou Fabius. "Il faut se reconstruire, il faut recoller à la société, il faut travailler les idées..." Depuis sept ans, ils procrastinent, parce que les gens de la génération Mitterrand qui sont maintenant en haut de la bête s'imaginent qu'elle marche encore comme à l'époque, et qu'il faut juste attendre.
Pour Cohn-Bendit, par contre, c'est une victoire, et personne ne l'attendait à 6% au-dessus du PS en région parisienne, par exemple. A s'appeler Europe-Ecologie, il a réussi à faire oublier que derrière se cachent les Verts, qui sont d'habitude connus pour se détester mutuellement et ne pas rentrer de vacances quand il y a une marée noire en France (n'est-ce pas Mme V.?). C'était surtout la seule liste à oser parler d'Europe dans une élection européenne où tous les autres se battaient pour la présidentielle.
Un perdant, par contre, c'est le rondouillet Besancenot, qui avec son NPA pour rassembler les gauches bien à gauche, se retrouve derrière le PC, et ça, comme disent les jeunes, c'est la lose.
Enfin, Gollnish, Marine et son papa vont pouvoir aller à Strasbourg rejoindre les fascistes de toute l'Europe, dans le groupe le plus classe et sympa du parlement.
Quant aux 60% d'abstentionnistes, je les remercie d'avoir donné à ma voix beaucoup plus d'importance que s'ils avaient voté.
Fouilles.
in Mensonges de la vie quotidienne on mardi 26 mai 2009
Dimanche, j'ai réalisé une traversée épique. Il faisait entre 32 et 3000°C, sans vent, avec un soleil lourd, et j'ai dû parcourir la distance entre le bout du quai le plus éloigné de la gare de Lyon, et la gare d'Austerlitz. La première était débordante de monde et la seconde se situait à peu près à l'infini. Lourdement chargé, après m'être frayé un chemin entre les familles, les obèses, les types louches qui parlent tout seul et les adolescents frimeurs, qui encombraient la gare de Lyon, il m'a fallu traverser le très long et exposé pont menant à Austerlitz.
Le parcours a bien sûr été interminable, et pendant que je perdais environ 60% de mon contenu en eau, je me suis encouragé intérieurement, en me disant que je n'avais pas le droit de faiblir et de m'effondrer comme une fiente en plein soleil. Des gens seraient sans doute venus. Qui est-il? Quel est le nom de ce géant sympathique mais évanoui, qui a perdu connaissance sur le bitume implacable de la capitale assommée de chaleur? Pour reconstruire mon parcours, ils auraient pu regarder le contenu de mes sacs. Quelle histoire reconstruire avec, entre autres, le marteau de maréchal-ferrant de l'arrière grand-père, un livre d'astrophysique, un dictionnaire anglais-français de 1846, une tranche de Comté, et quelques casseroles en cuivre?
Un peu de littérature que diable V.
in Mensonges littéraires on lundi 25 mai 2009
Après K. Dick, un autre auteur marquant, mais, comment dire, là où Dickounet a juste pris du LSD, Lovecraft a un pied dans l'asile de fous. Il faut s'imaginer un type relativement médiocre et insignifiant du début du XXe dans la Nouvelle-Angleterre dont les racines puritaines n'inspire pas la fantaisie, et qui, fiévreusement, chez lui, dans un anglais châtié et vieilli, délicieusement désuet, toujours digne et travaillé, écrit des nouvelles pleines de malédictions, de démons sans âge, de Dieux maléfiques, d'artistes fous, de meurtres, de lieux étranges et maudits, habités par des créatures marginalement humaines. Ca décape, et le tout semblerait presque anachronique si ce n'était le style solennel qui peut, je l'avoue, paraître au premier regard un peu ennuyeux, mais qui participe à l'atmosphère particulière de toutes ces nouvelles.
- Une jeune fille innocente est élevée dans l'idée de la vertu dans un milieu bourgeois mais strict
- Débarque un jeune homme représentant le monde et la liberté, qui corrompt son coeur puis s'en va
- La jeune fille cultive maladivement le culte du jeune homme
- Ledit jeune homme est un ingrat qui est totalement insensible à ce dévouement
- La jeune fille, meurtrie par ce dédain, sacrifie néanmoins son existence terne et oisive au souvenir des deux ou trois conversations qu'elle a pu entretenir un jour avec le malotru.
1er mai à Paris.
in Mensonges de la vie quotidienne, Mensonges politiques on mercredi 6 mai 2009
Toujours est-il que j'affectionne les grands rassemblements populaires, parce que dans la foule, on ne voit pas forcément le pleutre photographe qui vole en douce les portraits en s'imaginant qu'il capture des âmes. Le 1er mai, je me suis donc fondu dans la population.
Paris, sous le soleil, gagné aux piétons! Quel plaisir si rare, dans une ville superbe mais étouffée, broyée, noyée, salie sans cesse par le flux de bruit, de crasse et de gaz polluants des voitures. La rue s'ouvre au flâneur, respire, s'étire.
Je fais un détour par le cimetière Montparnasse, espérant retrouver des bouts d'histoire sous des pierres abandonnées aux mousses, comme au Père-Lachaise. Cet espoir est déçu, mais je finis par trouver des CRS qui font la queue devant les WC du cimetière, à deux pas de la tombe de Poincaré.
Remontant la file des camionnettes où ces messieurs des services d'ordre se partagent des galettes sur des petites tables, je me dirige vers Place Denfert-Rocherau, guidé par les sifflets.
J'arrive enfin, sous une immense bannière représentant Marx, Engels, Lénine et Staline, flottant au vent à travers les fumées du marchand de saucisses en dessous. Le républicain en moi est pris de vertiges.
A côté, il y a des Kurdes, des Palestiniens, et les omniprésents Tigres Tamouls. Je me fraie un chemin dans la foule et entre les véhicules pour ne pas sentir jusqu'à ma mort la saucisse grillée.
Je remonte la rue, et tous les manifestants, regroupés en poches plus ou moins bruyantes, attendent le départ. Il y a des chants, des cris, des tracts distribués, des slogans déclamés au micro, et des saucisses et sandwiches qui changent de mains. C'est comme une grande foire où personne n'aurait rien à vendre, et où chacun retrouve les siens pour défiler.
Je remonte les électriciens, la CGT, les travailleurs sans papier, la CFDT, FO, et tous les autres, rangés par paquets dans l'attente de l'ébranlement. Et puis, dans un coin de rue, j'aperçois des gens différents. Ils n'ont pas de grosse moustache grise, ils ont moins de cinquante ans, ils n'ont pas de béret, il y a peu de femmes parmi eux. Ils sont jeunes, mâles, mal rasés, le teint pâle de ceux qui ne voient jamais le soleil; certains ont une queue de cheval. Ils sont en jean et en tshirt noir où figurent d'obscures références informatiques. Je m'arrête. Des geeks, dans la rue! Mon peuple, ici!
L'APRIL, la Quadrature du Net, Ubuntu-fr, et les comparses habituels sont là. Quelques bannières anti-Hadopi flottent çà et là. La loi est une telle aberration qu'elle fait sortir ceux qui ne sortent jamais de chez eux.
Au milieu, tenant la banderole, je reconnais les députés Bloche et Brard. Ce sont les fers-de-lance de la contestation de cette loi abracadabrantesque et obsolète avant d'être votée; qui regarde les débats (qui n'ont de débats que le nom, n'étant qu'une suite de monologues d'opposition, y compris de quelques braves à l'UMP, se heurtant au silence et à l'incompétence de la ministre Albanel et du rapporteur Riester) savoure leurs interventions multiples.
Brard (en jaune, hilare), c'est le vieux professeur, qui parle toujours avec lyrisme, culture, qui s'emporte dans d'élégantes critiques pleines de dérision et d'une pointe de délicieuse mauvaise foi. "Madame le ministre, je vois que vous opinez du chef dans le mauvais sens..."
Quant à Bloche (ci-dessus), c'est le portrait même du député. Physiquement, il a une tête de député. Quelqu'un, à quelques pas, m'a demandé qui était ce député, car sans le connaître il avait naturellement senti qu'il ne pouvait être qu'un député. Si Bloche était né dans des temps où le Parlement n'existait pas, il aurait quand même été député, tout seul. Carré, droit, l'air grave, toujours très précis et rigoureux dans le discours, ne tombant jamais dans la facilité des attaques ad hominem, c'est l'image du député que celui qui n'a jamais regardé des débats de la véritable assemblée se fait de la représentation nationale. Pour un contre-exemple, il faut regarder par exemple les interventions de l'assez exécrable Gosselin.
Enfin le cortège s'avance, et derrière un mur de journalistes et photographes j'aperçois de loin le casque capillaire de Bernard Thibault, sorte de Dark Vador décoloré. Chaque paquet de manifestants s'avance un à un, et les anti-Hadopi arrivent finalement à s'insérer dans la masse.
S'ensuit une longue promenade à travers un Paris sans voitures mais avec un gros tas de piétons. De près ou de loin, je gravite autour de mes frères geeks, volant l'image des passants alentour. A chaque coin de rue, des banderoles anarchistes, des slogans scandés sans réfléchir, des affiches d'associations ou de partis obscurs. "Vive le canibalisme social, dans le patron, tout est bon!" crie un distributeur de tracts, qui répand ses relents léninistes dans la foule. Le PS attend sagement dans une rue perpendiculaire de pouvoir s'avancer à son tour. Je vois Martine, Cambadélis et Jean Polochon, l'émotion m'étreint. Plus loin, c'est la moustache de Mamère qui répond à des journalistes. Alain Lipietz surgit de nulle part et rejoint le cortège.
Sur le passage des anti-Hadopi, des sourcils se lèvent. Il faut dire que le français moyen, dans le contexte politique, économique, et médiatique actuel, n'est pas au courant que le gouvernement veut contrôler Internet, contraindre à l'installation de logiciels espions, confier la surveillance des communications à des intérêts privés avec des pouvoirs normalement réservés aux brigades anti-terroristes, et bouter hors du réseau les gens qui auront déplu à Pascal Nègre. Les quidams hochent la tête, mais ne comprennent pas tous l'enjeu de société qui se joue.
Finalement, c'est sans député mais deux fois plus nombreux que les anti-Hadopi arrivent place de la Bastille. De jeunes gens sont montés au pied de la colonne, et un drapeau tamoul flotte au milieu d'eux, à côté d'un mime marceau portant un drapeau gay. Une fois arrivée, la foule se disperse, en silence, comme à la fin d'une ballade.
Je suis rentré avec mon reflex alourdi d'âmes de toutes sortes.
Hadopi, la bonne rigolade
in Mensonges politiques on vendredi 10 avril 2009
Du coup, c'est reparti pour un tour. C'est pour le 28 avril, dit le gouvernement. Albanel a même ce soir dit que si sa loi n'était pas représentée le 28 avril, elle partirait. Ca tombe bien, d'après le député UMP Tardy, qui était le seul à droite à savoir de quoi il parlait pendant les débats, la date du 28 avril n'est pas si évidente que cela.
Ferait-on ainsi d'une pierre deux coups? Se débarrasserait-on d'une loi anachronique qui ne sert que quelques industriels en nous privant de libertés individuelles, ET d'une ministre de la Culture d'une nullité si avérée?
En attendant, je suis fort amusé que Google me référence en 1ère position pour la recherche "mensonges Hadopi". C'est une petite fierté, comme d'être premier pour "Florent Pagny Assassin". Ca fait chaud au coeur.
Un peu de littérature que diable IV
in Mensonges littéraires on lundi 6 avril 2009
On continue, c'est que de la SF pour le coup.
Toujours est-il que Count Zero est dans cette tradition, avec pour anti-héros un hacker plutôt mauvais qui se retrouve embarqué dans une histoire sérieuse et sérieusement alambiquée. C'est aussi une des marques de Gibson, apparemment: quand on finit son bouquin, on sait qu'il s'est passé des tas de choses, mais on n'est jamais sûr de quoi exactement.
21. The Three Stigmata of Palmer Eldritch,
22. Do Androids Dream of Electric Sheep?,
23. Ubik, Philip K. Dick
Conclusion: Philip K. Dick était fou. Il plaît maintenant plus qu'il n'a plu à son époque parce que sa SF est très noire, schizophrène, paranoïaque. A part le premier roman qui est en réalité une uchronie où les Alliés ont perdu la Seconde Guerre mondiale et où la Californie est administrée par les Japonais, ces oeuvres parlent d'un futur lourd et noir où l'homme cherche toujours à fuir la réalité au point de ne plus savoir distinguer le virtuel du réel. Et le lecteur est embarqué par la même occasion: ce qui semble vrai au début du roman bascule soudain dans l'irréel, et l'irréel apparaît comme avoir toujours été le vrai. Et puis ça bascule encore, une, deux, trois fois. Dans The Three Stigmata of Palmer Eldritch, c'est une drogue qui permet de s'échapper, dans Do Androids Dream of Electric Sheep? , le protagoniste qui poursuit des androïdes ne sait plus trop s'il est vraiment humain, et dans Ubik... dans Ubik il ne vaut mieux pas essayer de chercher le vrai du faux, ou alors on atteint vite des dizaines de lectures différentes de ce qu'il se passe vraiment.
Ce qu'Hollywood cache bien soigneusement en reprenant des histoires de Philip K. Dick, c'est son pessimisme total: tous ces romans sont désespérés. Les personnages essaient de comprendre ce qu'il se passe, mais sont toujours dépassés, sont toujours le jouet de puissances plus fortes, et n'ont aucun espoir de reprendre la main sur les évènements. Les mondes de K. Dick sont des mondes qui écrasent leurs habitants sans leur laisser leur chance. Des mondes où les individus sont manipulés, méprisés, et insignifiants. Et là où Hollywood veut garder au final l'idéal américain de l'homme qui peut se sauver par son labeur, mythe du rêve américain prolongeant le puritanisme des premiers colons, Philip K. Dick reste implacable. Au bout, il n'y a que l'abîme.
Hadopi, les débats
in Mensonges politiques on mardi 31 mars 2009
L'assemblée nationale diffuse en direct, en streaming, les débats sur la loi dite Hadopi.
Déjà, hier soir, c'était rigolo. L'assemblée et le gouvernement ont rejeté des amendements visant à assurer la représentation des internautes dans la comission Hadopi, et même rejeté qu'un membre de la CNIL soit nommé. Ils ont ensuite ignoré toutes les remarques de la gauche et de Tardy sur les impossibilités techniques des écoutes électroniques prévues par la loi et sur la nécessité d'avoir un juge dans la boucle.
Mais bon, la loi va passer. Nous allons pouvoir bientôt nous faire jeter d'Internet, sans décision de la justice, et sans même savoir exactement ce qui nous est reproché. Le délit? Défaut de sécurisation de ligne Internet. Quand on pense que même les ministères abandonnent le WiFi car leurs services techniques n'arrivent pas à le sécuriser totalement, bonne chance M. et Mme Toutlemonde!
Ce qui ressort de plus frappant dans ces débats qui n'en sont pas --- la gauche essaie d'expliquer l'impossibilité et les dangers de la proposition de loi, et la droite ne répond pas --- c'est d'après les réflexions de la ministre son inconcevable incompétence technique. Sa solution contre le cryptage des réseaux pirates? Un "contre-logiciel"! C'est si simple, il suffisait d'y penser, contrairement à ces blaireaux de la lutte anti-terroriste qui mettent des semaines à casser un cryptage, s'ils y arrivent!
En tous cas, merci messieurs Bloche et Paul pour vous être penchés sur la question et être au moins au courant de ce qui est possible ou non techniquement.
Allez, une dernière blague: les députés viennent d'adopter un amendement pour instaurer une discrimination positive de certains sites dits de téléchargement légal dans les moteurs de recherche! Allô Google, en Californie? Montez la FNAC dans vos recherches, brisez la neutralité d'Internet parce que le gouvernement français sait mieux que le peuple ce qu'il doit savoir et quel site il doit visiter! Allez Microsoft, Yahoo, Excite, Baidu, même chose! Ils sont désagréables, tous ces gens, d'être à l'étranger.
C'est incroyable de voir quels principes sont cassés pour le seul compte d'une industrie des médias qui refuse de se moderniser, qu'est-ce qu'on va prendre quand il s'agira de voter sur une loi sur la sécurité ou le terrorisme!
Les débats reprennent à 21h30. Je ne sais pas si j'aurai le courage de regarder autant de mauvaise foi, d'ignorance inexcusable, et de volonté incompréhensible de contourner l'état de droit.
Bougonneries multiples.
in Mensonges musicaux, Mensonges politiques, Mensonges religieux on dimanche 29 mars 2009
Le monde de la musique va mal.
Et ensuite, je tombe sur ça. C'est le dernier clip de Chris Cornell. Oui, cette bouse monstrueuse, ce RnB de supermarché saupoudré de fiente commerciale, est dans le dernier album de celui qui a été le leader et chanteur de SoundGarden et plus récemment d'AudioSlave. Les bras m'en tombent. Cornell, une des voix les plus intéressantes et originales au monde, qui tombe dans ce gouffre de médiocrité? C'est quoi la suite? Thom Yorke en duo avec Garou? Mick Jagger qui reprend le Petit Bonhomme en Mousse? Le coeur serré, je ne peux que refaire tourner dans Amarok SuperUnknown, la pépite de SoundGarden, dont le CD, du temps où ces choses existaient encore, s'est usé si longtemps dans ma chaîne HiFi.
Et puis, même si ça n'est pas de la musique, le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU a voté une résolution qui condamne "la critique de la religion" comme violant les Droits de l'Homme. Je ne sais pas pourquoi, apparemment tout le monde s'en fout, j'ai dû creuser dans les méandres de l'Internet pour trouver cette information aberrante.
Allez, promis, je ne vais même pas mentionner comment le pape en voyage en Afrique annonce que le seul moyen efficace de lutte contre l'épidémie de sida, pour une raison magique non communiquée, "aggrave le problème", sans doute parce qu'il pense encore que c'est la maladie du péché et qu'il n'a pas compris que c'est juste la maladie de la pauvreté et du manque d'éducation.
Et comme décidément le monde est mal fait, le site officiel de Jean Sarkozy, jeansarkozy.org, ne va plus sur sa délicieuse page personnelle mais sur celle des élus des Hauts-de-Seine de l'UMP.
Et puis l'excellente série Battlestar Gallactica est finie, ça y est, il n'y a plus de série de SF en existence qui n'est pas tellement ringarde qu'elle fait regretter la Chance aux Chansons.
En parlant de ringards, et pour finir, les choses vont être drôles pour le vote de la loi dite "Création et Internet" cette semaine: le seul autre pays au monde qui avait la bêtise de préparer une loi similaire l'a abandonnée, et le parlement européen a réaffirmé la semaine dernière que le droit à l'accès à internet était indissociable du droit à l'éducation et que par conséquent personne, ni entreprise ni état, n'avait le droit de couper l'accès internet à quiconque. Oups! La loi qui sera sans aucun doute votée le 31 mars sera donc dès sa naissance en contradiction avec les règles européennes, donc inapplicable. C'est drôle, la politique.
Non, allez, encore une: la police britannique a lancé une formidable campagne de sensibilisation, pour inciter la population à la délation. Il faut voir leurs posters, ils valent le coup d'oeil. L'un d'eux dit, à côté d'une photo d'un centre commercial: "une bombe n'explosera pas ici, parce que quelques semaines plus tôt un client a dénoncé quelqu'un qui étudiait les caméras de surveillance". Je prends note, si un jour je vais outre-Manche, de ne jamais regarder les omniprésentes caméras dans les yeux, sous peine de me prendre une balle dans la tête. C'est tellement dommage. Dans le métro, quand je vois une caméra et que je suis raisonnablement seul, je ne manque jamais de faire une grimace pour égayer la soirée d'un surveillant blasé devant ses petits écrans noir et blanc. Je suis joueur.